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  • laetitia079

Ce que m'a appris le burnout

"Lorsque tout semble aller contre vous, rappelez-vous que les avions décollent face au vent." - Henri FORD

Le côté "positif" du burn-out est qu'il m'a appris plein de choses. Sur moi-même, sur les autres, sur ce qui devrait être important, et sur ce qui devrait l'être moins. Il m'a rappelé que derrière les nuages de cache la lumière. Bien sûr, la reconstruction demande de l'implication, du temps et de la patience. Voici une liste non-exhaustive des apprentissages sur lesquels je me suis appuyée pour aller de mieux en mieux.


1. Je ne peux pas plaire à tout le monde.


J'ai longtemps culpabilisé d'avoir connu l'épuisement professionnel. Je me disais les autres étaient capables et pas moi. En analysant ce qui m'avait amenée à me dépasser autant, j'ai découvert que j'étais à la recherche de reconnaissance et d'amour.

L'idée de déplaire à quelqu'un m'était insupportable. Je voulais qu'on se dise: 'On peut compter sur Laetitia." "Si j'ai besoin d'aide, elle sera là.", et en même temps, j'avais peur que l'on me prenne pour une égoïste. Ce comportement révélait en fait un manque à combler.

Je faisais passer les besoins des autres avant les mieux. Pourquoi me comportais-je de la sorte? J'estimais que la vie m'avait offert la chance, j'avais une famille une bonne santé, un travail choisi, de quoi manger... alors en retour, je devais tout faire pour les autres. La misère et l'injustice ont toujours été des causes qui m'assaillent. Je me sens si démunie face aux drames humains.

S'agiter tel un moulin à vent, essayer de combattre toutes les injustices, se rendre indispensable apportent son lot de déconvenues et nous met face à nos incapacités de sauver le monde et le problème est bien là aussi. En voulant prendre la place du sauveur, on empêche aussi l'autre d'être lui-même, et pourra à son tour s'assujettir. Pour sortir de ce cycle, il m'a fallu accepter que je ne peux plaire à tout le monde.

Maintenant, j'ai une nouvelle devise: l'avis des autres n'est pas ma vie.

Il y a assez d'humains sur Terre pour trouver ceux qui nous portent et nous donnent envie de rayonner plutôt que de s'attarder sur ceux qui nous rabaissent.


2. Dire non et me poser des limites.


Aussi loin que je me souvienne, il m'est difficile de refuser, avec une nuance toutefois, parce qu'avec les enfants, je n'ai aucun problème. Je suis capable de leur fixer des règles et leur dire non. Heureusement, étant donné mon métier. Je sais qu'un cadre bienveillant est bénéfique à leur développement. Mais avec les adultes, dire non était une tâche titanesque.

Accepter une proposition qui ne me convient pas revient à me dire non à moi-même. Alors quelle image je me renvoyais personnellement en agissant de la sorte ? Celle qui manque d'estime.

Je n'ai pas su poser de limites dans mon cadre professionnel et la cocotte a fini par exploser car je ne pouvais tenir un rythme de sommeil de quatre heures par nuit. Verdict: j'ai fini par agir comme un robot car je pouvais encaisser le rythme.

Je ne m'étais pas posée des questions du type " Est-ce que je suis heureuse d'aller au travail le matin ? Est-ce que je me sens reconnue, valorisée? Est-il vraiment indispensable que j'accepte le travail supplémentaire ? Suis-je obligée de me connecter soir et week-end à ma boite mail professionnelle?" J'avançais coûte que coûte offrant la moindre parcelle de mon énergie parce que pour moi, il était normal d'accepter les conditions de travail. Le problème est que l'enseignement est par définition sans fin alors si on ne pose pas de limite, il est impossible de s'arrêter, on pourra toujours faire plus.


En même temps, si je n'exprime pas clairement mes limites à mes collègues, mon patron, mon compagnon, mes amis, ma famille, ils ne pourront pas les deviner à ma place.

Avec le recul, je crois que certains savaient à qui s'adresser et sans s'en rendre compte, ils ont contribué à mon usure. Je ne leur en veux pas puisque je ne leur ai pas dit d'arrêter. Nous avons le droit de dire "stop" ou "non". S'il est prononcé calmement, avec des arguments, en général, il sera écouté.

Je me suis aperçue que beaucoup de gens n'arrivent pas à poser des limites dans leur cadre professionnel parce qu' ils n'ont pas appris à le faire, ont peur pour leur place ou ne veulent pas paraître "faibles".

Mais les bénéfices de s'imposer augmentent la confiance en soi.


3. Écouter mes besoins et mon corps.


À partir du moment où vous vous écoutez et où vous vous faites confiance, vous vous êtes construit un bouclier mental.

Être bienveillant envers soi-même est essentiel. Cela devrait être un réflexe. Être bienveillant envers soi, c'est savoir se dire "Je ne mérite pas ça" quand on se retrouve dans une situation qui nous paraît intenable. Nous sommes souvent bien plus indulgents avec les autres qu'avec nous-mêmes.

Si vous ne vous écoutez pas, personne ne le fera à votre place. Si vous avez régulièrement la boule au ventre, si vous vous sentez dépassé par des pensées négatives, si vous avez du mal à accomplir des tâches quotidiennes, si vous vous épuisez à la tâche mais n'en retirez aucune satisfaction: c'est votre corps qui vous envoie des signaux d'alerte. ÉCOUTEZ-LE. Personne d'autre que vous ne l'entend.

Le mien m'a parlé pendant des mois entre palpitations cardiaques, boule dans la gorge, malaises... mais je ne l'écoutais pas. Pire je le faisais taire.

Aujourd'hui, je suis davantage reliée à lui, notamment par mon cycle menstruel. Il aura fallu attendre mes 40 ans pour comprendre l'importance que jouaient les quatre temps de mon cycle.


4. Suivre mon intuition


À plusieurs reprises, j'ai eu envie de dire que je m'étais trompée que je n'étais pas faite pour être enseignante. Dès mon premier jour de classe, un évènement m'a signalé que je n'étais pas préparée à vivre ce qui s'annonçait. Être enfermée dans une pièce avec 25 élèves ne correspondait pas à ma personnalité. Mais j'avais toujours clamé haut et fort que c'était ma vocation. Certainement pour me persuader moi-même, je passais des heures à préparer, à me renseigner sur les nouvelles pédagogies, à étudier ce qui se passait au Canada, à me renseigner sur les troubles d'apprentissage. J'étais considérée comme une excellente enseignante appréciée des collègues, des familles et de ma hiérarchie. Les élèves venaient avec plaisir. Mais j'en faisais toujours plus comme s'il fallait que mon mental contrecarre mon intuition parce qu'elle savait que ma véritable place n'était pas en ces lieux.

Que faire quand votre entourage ne cesse de répéter que vous avez de la chance d'avoir un métier utile, un métier que vous avez toujours voulu exercer, une profession où vous ne risquez pas le chômage et en plus où les vacances correspondent au double et même plus d'un salarié. Oui, tout le monde me disait que j'avais de la chance pendant que je m'éteignais à petit feu. Alors je suis partie en formation pour me spécialiser, avec cette petite voix interne qui hurlait: "Qu'est-ce que tu fais?" J'ai continué de persévérer, arguant à qui veut l'entendre que j'avais trouvé ma place. Pur mensonge. Chaque journée de plus était un calvaire. Mon intuition ne cessait de crier d'arrêter le massacre.

Elle a fini par avoir raison et aujourd'hui, j'écoute davantage la voie du coeur.


5. Accepter de me faire aider.


Mon burn-out a commencé à s'installer insidieusement. Je me mentais à moi-même en me disant que la fatigue passerait, que les malaises n'étaient pas grave... En plus d'être impliquée à 1000% dans mon travail, j'essayais d'être une maman irréprochable, une femme coquette... J'étais entourée et pourtant, je me sentais très seule et mon seul SAS de décompression a disparu, avec l'emploi du temps surchargé, je ne trouvais plus une minute pour faire du sport.

Puis j'ai basculé. J'ai eu l'impression d'avoir tout rater. Je n'avais plus aucune force, j'essayais de sauver la face, les apparences tandis que je me sentais comme une moins que rien.

C'est la médecine du travail qui a dû sonner la sonnette d'alarme et là, je n'ai pas eu d'autre choix que de m'arrêter et d'accepter que je ne pouvais pas tout réaliser seule.

Ma peur de déranger devait être mise au placard pour accepter de l'aide.

J'ai eu énormément de chance de rencontrer des thérapeutes qui m'ont accompagnée sur le chemin de la résilience.

Avec elles, j'ai appris à m'écouter, me respecter, me faire confiance, m'exprimer, me défendre, comprendre le processus qui m'avait conduit aussi loin et surtout à être indulgente envers moi-même. C'est parfois douloureux, mais ça fait un bien fou. Je lis des témoignages de personnes qui ont vécu plusieurs burnout, souvent, c'est parce qu'elles ont cru qu'elles pouvaient s'en sortir seules.


6. Oublier la perfection


L'irréprochabilité n'existe pas alors c'est se faire souffrir en cherchant à l'atteindre. Bien sûr, j'essaie de faire du mieux que je peux mais je lâche prise si le résultat n'attend pas mes espérances. Toutes les grandes choses ont commencé en étant imparfaites. Pour preuve, les objets de notre quotidien sont sans cesse améliorés. Chercher à produire la perfection peut au final être un frein et nous empêcher d'avancer. Si quelqu'un me porte une critique, il s'agit seulement de son regard et celui-ci ne doit pas remettre en branle toute ma personnalité. Prenons la critique pour ce qu'elle est: un avis qui peut nous aider à avancer.

Elon Musk a rencontré par exemple plus d'échecs que la plupart des gens n'en connaissent à l'échelle de toute une vie.Steve Jobs a échoué dans beaucoup de choses qu'il a tentées avant de revenir à la tête d'Apple en 1997. Pourtant, ces deux visionnaires n'ont jamais abandonné. Malgré les difficultés, ils ont continué à créer, produire et aller de l'avant.

En réalité, la perfection n'est qu'un mythe car c'est un concept bien souvent très subjectif. Ce qu'une personne peut trouver parfait peut être jugé totalement imparfait par quelqu'un d'autre. C'est aussi grâce aux imperfections et aux échecs que nous nous améliorons et que nous devenons meilleurs. Nous faisons tous des erreurs, et c'est ce qui nous permet d'apprendre et de nous améliorer. Nous ne serons jamais parfaits et c'est tout à fait normal. Si tout le monde était parfait, alors le monde serait bien ennuyeux. Les imperfections font aussi partie de ce que nous sommes et nous rendent à la fois intéressant et unique.


7. Tester la slow life

Je vous en parlerai dans mon prochain article.


Pour terminer, je dirai que le burnout m'a ramené à l'essentiel et m'a permis de retrouver l'alignement tête-coeur-corps.


Que vous ont apporté les épreuves de votre vie?



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