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  • laetitia079

Du burn-out à l'écriture

Dernière mise à jour : 2 avr. 2021

29 janvier 2018 – 29 janvier 2021

Et si écrire, c'était tout simplement ne plus taire cette âme en soi ? - François Cheng

Trois années se sont écoulées et avec elles un parcours qui m’a reconnecté à ma petite fille intérieure, celle qui passait des heures la tête plongée dans les bouquins, de la Comtesse de Ségur au club des 5, des premiers romans empruntés à ma grand-mère à la bibliothèque de mon village, de Régine Deforges à Victor Hugo.

Il y a quelques jours, un souvenir lourd de sens m’est revenu en mémoire, alors que je devais avoir huit ou neuf ans, j’ai reçu l’un de mes plus beaux cadeaux. Attendu avec impatience, il était sous le pied du sapin, prêt à me faire entendre sa sonnerie caractéristique de retour à la ligne, j’ai nommé la machine à écrire. De cette époque, les textes imaginés ont disparu et depuis l’ordinateur a remplacé mon jouet.




Mes premières lignes d’adulte ont été un accouchement et les prémices du livre Sous une douce apparence. La mise en mots de l’épuisement professionnel a été le rocher sur lequel je me suis agrippée pour ne pas me noyer dans la tempête. En faisant vibrer les maux du burnout dans l’espace, j’avais espoir qu’ils s’éloignent de la feuille et de mon être.

L’écriture a joué un rôle essentiel, me permettant d’extraire le vécu traumatique, d’analyser la situation et surtout de retrouver le goût du plaisir disparu. Elle a été un des liens avec la résilience. Grâce à elle, les sourires sont venus remplacer les sanglots.

La direction à emprunter professionnellement a été un grand point d’interrogation pendant des mois, et l’est encore parfois, si ce n’est un rêve profond : écrire encore et encore.

Même si tout autour de moi, cette idée semble peu réaliste, je veux arroser ma source de joie ? Celle qui efface le temps, qui me fait sentir à ma place, dans mon alignement tête, cœur, corps.



Il y a trois ans, mon corps et mon cerveau se sont alliés pour que je reste au sol, et aujourd’hui, je leur envoie toute ma gratitude. Sans leur entente parfaite, j’ai peur d’imaginer qu’elle aurait été la suite. Le 29 janvier 2018, je n’étais plus capable de lire, d’écrire ou même simplement d’écouter la télévision. Pendant des semaines, l’apaisement est passé par la peinture, puis de hasard en hasard (synchronicité serait un terme plus juste), de mots raturés en phrases gribouillées, le défi de raconter mon histoire est devenu réalité. Je pensais m’arrêter là. Je pensais seulement alerter, parce que le nombre d’un million de personnes en burnout ne peut être admissible, parce que la simple idée de perdre la vie pour ne plus avoir à retourner sur son lieu de travail ne devrait traverser aucun esprit, parce que tant que l’on n’a pas traversé cette épreuve, peut-on réellement la comprendre? De près ou de loin combien de personnes sont affectées par la triste réalité du mal-être au travail?

La mission de témoigner réalisée pour que d’autres se sentent moins seuls, qu’aurais-je à échanger ? Ma lumière, mon optimisme, ma force de vie et un message que je vous laisse le soin de découvrir en fin d’article.

Ma tête fourmille d’idées mais accepter de répondre à cette soif profonde m’a d’abord paru comme une imposture. Qui suis-je pour oser prétendre être un écrivain, qui en plus peut apporter du bien-être ? Le syndrome de l’imposteur avait beau s’inviter, le virus de l’écriture réactivé, je ne peux plus le laisser en sommeil.

Parfois, j’ai l’impression que nous sommes deux dans un même corps tellement je reçois de messages auxquels je ne m’attends pas, mais en fait, il s’agit juste de mon intuition. J’ai pris le parti de l’écouter car elle est de précieux conseils. C’est elle qui m’a proposé tour à tour un livre créatif, un oracle, un roman… J’ai bien essayé de m’autocensurer, en vain, alors je cesse de m’interroger quant aux regards extérieurs et je crée les invitations que je reçois en conscience ou non.




Pour terminer, je vous partage l’un de mes premiers textes d’adulte, écrit lors d’une séance d’art thérapie, il est le point de départ de cette aventure livresque.

« Par un sombre matin d’hiver, elle se retrouve prisonnière d’elle-même, dans l’incapacité de sortir de son lit pour rejoindre le travail. Cette jeune femme, complètement perdue, ne comprend pas ce qui se produit. Elle est là coincée au fond de cette grotte sinistre. Depuis combien de temps déjà ? Elle ne le sait pas. Son cerveau est embué. L’endroit est noir, humide et froid. Son corps tremble comme une feuille, elle aimerait rester sous l’édredon douillet qui la protège de l’extérieur.

Elle n’entend plus au loin ses propres enfants appeler au secours. Elle si forte, si organisée, si … Elle a des absences. Elle ne trouve pas la sortie. Depuis longtemps, elle se cache, mais derrière quoi… ? Elle n’est plus elle-même, elle n’a plus de réponses à ses idéaux. Les injonctions se font trop puissantes, elle a peur, peur d’échouer, de ne pas tenir le coup encore une fois, de baisser les bras, d’abandonner tous ces petits êtres qui n’attendent que le chemin montré par l’adulte pour grandir. Elle a envie de crier AU SECOURS !

Elle continue de se forcer, vaille que vaille, elle sort de la grotte pour rejoindre les autres. Elle tient le coup, une fois de plus… La lassitude se fait sentir, la réflexion devient difficile, une simple lecture est impossible. Elle ne comprend pas. Mais elle protège les siens d’éventuelles souffrances, les rassurant au possible quand l’un d’entre eux évoque son inquiétude. Elle veut effacer de sa mémoire leur air soucieux. D’ailleurs, a-t-elle encore une once de mémoire ? Sa tête est comme explosée. Il n’y a plus personne à l’intérieur ! C’est terminé. C’est bel et bien fini ! Elle ne peut plus avancer, la machine de guerre telle que la nomme son prince charmant est cassée ! Sera-t-elle réparable ? Elle ne croit pas. Les dégâts sont tellement nombreux. Même en pièces détachées, personne n’en voudrait. Que faire alors d’une chose foutue ? Peut-être la jeter au fond d’un puits. Elle sera alors perdue à jamais. Elle n’aura plus mal. Elle ne devra plus répondre aux ordres incessants et parfois contradictoires de son Institution surnommée le mammouth à bon escient puisqu’il l’a écrasée sur son passage.

De temps à autre, il envoie une petite reconnaissance pour faire tenir sa proie. Elle aurait dû fuir dès les premiers signes annonciateurs de la catastrophe. Mais au lieu de ça, comme à son habitude, elle a encaissé les coups, telle une boxeuse, n’en rendant aucun en retour. Elle s’est acharnée à l’entrainement pour devenir plus efficace ! Peine perdue, quels que soient les exercices effectués, elle ressortait toujours vaincue à l’issue du match. L’honneur était à chaque fois sauf. Elle recevait des félicitations pour sa combativité et ses idées. Et inlassablement, elle remontait sur le ring. Sa cape de protection s’amenuisait au fil du temps. Toute sa bienveillance, son empathie, sa patience, son énergie positive se sont épuisées. Longtemps, elle a essayé d’arroser son jardin secret pour reprendre courage. Un jour, c’est devenu impossible. Elle ne s’est pas relevée.

Ce puits si profond l’apeure autant qu’il l’attire inexorablement pour une issue fatale. Cela fait si longtemps qu’elle est perdue, des mois déjà, des années. Autrefois, elle trouvait protection et réconfort auprès de sa bonne vieille fée. Mais, elle aussi, l’a abandonnée sans crier gare.

Par un après-midi ensoleillé à l’extérieur mais glacial à l’intérieur, elle s’est vue se pencher trop près du puits pour jeter la machine cassée. Heureusement, deux petits anges sont apparus pour lui souffler au creux de l’oreille : « Nous serons perdus sans toi, on a besoin de toi, on t’aime. » Alors, elle a utilisé toute la vigueur transmise par la puissance des paroles entendues pour reculer. Elle s’est accrochée de toutes ses forces pour ne pas sombrer dans cet univers impitoyable. Puis, elle a pris la ferme résolution de réparer la machine. Elle sait que ce sera laborieux, mais n’est-ce pas une femme pleine de courage et de ressources depuis longtemps ? »


Merci ÉCRITURE.

Merci pour tout ce que tu m’offres au quotidien. Tu m’as reconnectée à ma force. Alors oui, je continuerai de produire des écrits variés mais tous un point commun : véhiculer le bien-être et un message « Soyez votre essentiel. Prendre soin de soi est un acte de générosité envers soi-même. »


Pour découvrir mon témoignage, c'est par ici.

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